La Fortune de Luc by T. Combe

La Fortune de Luc by T. Combe

Auteur:T. Combe [Combe, T.]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Roman/littérature neuchâteloise
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2015-06-07T12:22:30+00:00


— C’est qu’aux âmes bien nées

La raison n’attend pas le nombre des années,

fit Dalphon en souriant.

— Ah ! certainement ! c’est comme Claire, qui est Dame sagesse en personne. Et avec cela elle me croit bien supérieur à elle. Mais je me connais, s’écria Luc dans un accès d’humilité soudaine. Je ne la vaux pas. Je suis égoïste, moi, l’ambition m’enfièvre ; j’en oublie ceux que je devrais le plus chérir.

Il baissa la tête et resta longtemps songeur. Son compagnon se dit que l’air des bois valait mieux à Luc que celui de l’entrepôt.

Lion n’était pas avec eux. Quoique à regret, Luc avait jugé plus prudent de le laisser en ville jusqu’à ce que la vivacité de sa rancune se fût apaisée. Les aboiements du chien auraient annoncé de loin les voyageurs à Madeleine, mais comme ils entraient seuls dans la petite cour moussue, aucun bruit ne trahit leur arrivée.

Luc ouvrit toute grande la porte de la cuisine et aperçut Claire et Madeleine assises en face l’une de l’autre près du foyer.

— Bonjour, maman ! bonjour, petite cousine ! dit Luc joyeusement. Voici mon ami Dalphon Renaud qui vient faire votre connaissance.

Elles se levèrent toutes deux.

— Tu t’es fait bien attendre, mon fils, dit Madeleine ; nous étions inquiètes et depuis hier soir nous nous sommes forgé toutes sortes d’idées. Ton père, qui n’était pas tranquille non plus, allait se mettre en route pour savoir de tes nouvelles. Il ne t’est rien arrivé de fâcheux, dis ?… Mais j’oubliais, continua-t-elle en se tournant vers Dalphon avec cette dignité simple qui lui donnait tant de distinction, j’oubliais que mon fils a trouvé un ami. Sachant Luc avec vous, je ne devrais pas me tourmenter.

Elle lui tendit la main, mais Claire restait à l’écart.

— Viens donc, petite, dit Madeleine, fais accueil à notre enfant retrouvé.

Claire avança d’un pas, salua Dalphon avec indifférence, et tout à coup, se dressant devant son cousin :

— Qu’est-ce qui t’a retenu ? dit-elle d’une voix contenue et tremblante. Tu m’avais promis de venir plus tôt. Qu’est-ce qui t’a empêché de tenir ta parole ? Tu t’es amusé avec des camarades, sans songer à notre inquiétude ? Ou bien as-tu eu un accident ? J’aimerais mieux cela !

Elle parlait avec une véhémence qui étonna Luc autant que son ami.

— Pardonne-lui, dit doucement Madeleine à son fils. Elle s’emporte, mais c’est qu’elle a pris ton retard très à cœur.

— Me pardonner, à moi, vraiment ! fit Claire. C’est à lui à demander pardon, à s’expliquer tout au moins. Parle, parle donc !

— Cette scène est inqualifiable, répondit Luc très offensé. Je m’expliquerai, Claire, quand tu auras retrouvé ton calme. Pour le moment, il est inutile d’en dire davantage.

Et il ouvrit la porte de la chambre commune, invitant Dalphon à entrer. Comme il allait le suivre, une petite main brune se posa sur son bras.

— J’ai tort, Luc ! Reste ici et parle-moi.

Claire levait sur lui des yeux pleins de larmes. Il la prit par la main et la conduisit



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